En dix ans, la Chine a digéré Hongkong

Publié le par chuday


A chacun son avis.........





Depuis la rétrocession par la Grande-Bretagne en 1997, la Chine a prouvé qu'elle pouvait gérer la plus internationale des villes d'Asie.

 
DIMANCHE, la fête sera exclusivement chinoise. Hu Jintao, venu à Hongkong pour la première fois, présidera l'anniversaire. Mais aucune invitation n'a été lancée à l'étranger. C'est un fier clin d'oeil adressé à l'Occident : bravant les inquiétudes de naguère et des crises à répétition, la Chine prouve qu'elle est capable de gérer la plus internationale des villes d'Asie aussi bien que les colonisateurs rembarqués en 1997.

 
La République populaire certes « traîne des pieds » pour donner à Hongkong la démocratie annoncée, comme le rappelle Chris Patten, l'ultime gouverneur britannique. La Couronne ne l'avait jamais consentie non plus. Et lady Thatcher, premier ministre en 1984 lorsque la rétrocession fut décidée, le reconnaît aujourd'hui : « Nous avions alors les pires inquiétudes en privé, disait-elle lors d'un récent passage dans l'île. Elles se sont avérées infondées. »

 
Hongkong a payé un lourd tribut à la crise financière asiatique en 1997, puis à l'épidémie de pneumonie atypique en 2003 (299 morts). Mais la cité et ses 7 millions d'habitants viennent de connaître leurs trois meilleures années de croissance depuis les années 1980. Riche et ouverte, Hongkong conserve surtout ce qui reste refusé à l'écrasante majorité des Chinois : une presse libre, une justice indépendante et même la promesse du suffrage universel, acceptée par Pékin avec la loi fondamentale de 1990.

 
500 000 ressortissants chinois installés en dix ans

 
Les Hongkongais ne s'étaient jamais sentis britanniques. Depuis 1997 « ils ont retrouvé une patrie, avec ses enthousiasmes et ses impatiences », dit Christine Loh, championne de l'environnement et porte-parole d'une nouvelle génération politique. Le plus gros changement des dix dernières années ? « Avant nous regardions la Chine d'un peu haut, répond Frank Ching, éditorialiste du South China Morning Post. Maintenant c'est vers elle que nous nous tournons quand ça tourne mal. »

 
La page est tournée, sans regret. Hongkong est chaque jour plus cosmopolite, mais aussi plus chinoise. Elle compte encore 265 000 titulaires de passeports britanniques. Mais en dix ans, un demi-million de ressortissants de la République populaire est venu s'y installer. Aujourd'hui 4 sur 10 des mariages enregistrés dans la « Région administrative spéciale » impliquent un Chinois du continent. Il arrive même que les chansons à succès du Nord envahissent le hit-parade...

 
Le phénoménal effet d'entraînement de la croissance chinoise est sans doute la meilleure surprise pour les Hongkongais. Pékin a donné deux coups d'accélérateur pour tirer l'ancienne colonie de la récession en 1998, puis de l'ornière du sras en 2003. Mais c'est dans la durée que l'intégration réussit : Hongkong, loin d'être marginalisée par Shanghaï, Canton ou Shenzhen, maintient sa part d'un gâteau chinois sans cesse plus grand.

 
Les titres des grands groupes du continent dominent la cote et c'est toujours à travers Hongkong qu'une bonne partie de l'épargne étrangère vient s'investir en Chine. La place financière garde une solide longueur d'avance sur ses rivales du continent, grâce à la convertibilité de sa monnaie et au professionnalisme de ses avocats. « Rien ne peut remplacer Hong kong », avouait récemment le premier ministre chinois Wen Jiabao.

 
Hongkong vit bien, mais le miracle ne s'est pas produit. Revenue à la mère patrie, la cité aurait pu devenir le laboratoire de la démocratie chinoise, préfigurant les réformes comme les « zones économiques spéciales » de Deng Xiaoping dans les années 1980. C'est l'inverse qui s'est produit : vu de Pékin, Hong kong et sa promesse de suffrage universel forment le précédent à endiguer, le modèle politique dont le continent doit se détourner. « Aussi longtemps que le PC reste léniniste et veut détenir les ultimes leviers du pouvoir chinois, il n'y a aucun espoir que le suffrage universel avance ici », dit Joseph Cheng, professeur de science politique à l'université de la ville. Là encore, l'avenir de Pékin et celui de Hongkong sont indissolublement liés




A plus
Chuday

Publié dans Life in Huizhou

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G
Je pense que si HK se porte aussi bien c'est parce qu'elle sait tirer le meilleur de la Chine pour le meler à tout ce qu'elle a appris en 100 ans d'occupation.Mais ça n'est pas une ville chinoise pour moi, avec ce que j'en ai vu bien sur.
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