Un etranger au bout du monde 5

Publié le par chuday

 

 

3 jours à Guangzhou

 

 

Dimanche 24 mars

 

Ce matin c’est achat d’appareil photo numérique. Je me lève, raconte ma fin de soirée à Loïc qui se marre bien et prévient Yannick et KD. Pas de pti dèj – sauf des nouilles pour Apple qui de toute façon mange à toute heure - on part vers la foire à l’électronique de Guangzhou (Canton, pour les non fluent en chinois). Quelques minutes de taxi plus tard nous voilà devant le bazar : 3 étages de magasins dédiés à la télé, aux appareils photos, aux téléphones, au lecteur mp3 et autres iPod… Loïc m’emmène dans le petit commerce où il va régulièrement quand un de ses amis veut un appareil photo numérique. Et là je le vois, mon futur appareil. On en teste quelques uns mais c’est bon mon choix est fait. Les prix sont certes un peu plus intéressants qu’en France mais c’est surtout l’équipement qui rend la chose rentable. Carte 1 Go, une 2e batterie, sacoche, etc… Alors d’ailleurs pour choisir la sacoche il suffisait d’ouvrir un placard, de tout foutre par terre et de trier. Je m’exécute et fouille. J’en repère une qui va bien mais c’est une Sony et mon appareil est un Nikon. Pas de problème, la vendeuse part, revient quelques minutes plus tard et me voilà avec la même sacoche mais de marque Nikon. Quelque chose me dit que y’a entourloupette. En tout cas l’appareil est vrai et me voilà content. Pour 2250 RMB (yuan ou RMB) soit 225 euros j’ai de quoi faire quelques nouvelles centaines de photos ! Et je vais en avoir besoin.

 



Le reste de la journée est plutôt cool. On se ballade un peu mais rien de folichon. Je peux enfin souffler après ces derniers jours assez intenses.

 

En fin d’aprem j’ai le droit au match de foot de l’équipe du Paddy Field, nom d’un bar de Guangzhou. Loïc joue avec Olivier, Greg et d’autres expats. Le championnat se compose d’équipe de plusieurs nationalités. On cherche Oliv’ – j’en ai d’ailleurs profité pour lui ramener un petit cadeau – et Laurel et Hardy partent en courant vers le stade. Apple et moi on marche, on discute, on profite du soleil. A l’approche du stade qui se situe en plein centre ville une envie indescriptible me prend, j’ai envie de jouer au basket. En effet à côté des terrains de foot il y a pleins de terrains de basket. Ils sont noirs de monde. Apple aime le basket et a aussi envie de jouer. Mais bon, les verts ont besoin de supporters… Le match commence, c’est parti pour deux fois quarante minutes. L’équipe d’en face est composée de… chinois ! Loïc est sur le terrain, court comme un fou, marque un but et tombe souvent par terre. Mais faut bien avouer qu’il est fort le coco, et c’est d’ailleurs ce qu’il fait remarquer a un C…qui n’arrête pas de gueuler et essaie d’enseigner le football a tout le monde alors que lui-même est une B…« I think that I’ve played in a better level than yours in Europe so don’t try to teqch me how to play football please… ». ! Le match se termine par un cinglant 5 – 3 en faveur des locaux. Bah se sera mieux la prochaine fois. Entre temps la nuit est tombée. Je joue un peu à la baballe avec Apple, Loïc regarde un autre match, Oliv’ enchaîne un match avec une autre équipe.

 



La faim se faisant sentir nous allons, Loïc, Apple et moi, chez le Laoban. Celui-ci est en train de picoler avec pleins de chinois à une table, nous prions pour qu’il ne nous propose pas de gambeï. En chine le gambeï ne se refuse pas, tout comme une cigarette ne se refuse pas, tout comme n’importe quel cadeau ne se refuse pas. Une chose est sûre, s’il vient et commence les gambeï nous sommes cuits… On mange tranquillou, il ne vient pas nous détruire la tronche, ouf ! En même temps ce qui nous attend ne peut que nous faire du bien, cuite ou pas.

 

En effet, la fin de soirée se fait chez le coiffeur, pas loin de l’appart de Long Kou Xi Lu. Au programme pour moi : massages de la tête. Loïc lui se rajoute un rafraîchissement au niveau coupe de cheveux et Apple la vraie fille demande à avoir un supplément manucure. Petite remarque, la généralité faite sur les coiffeurs est universelle, ils sont probablement tous gays.

 

Me voilà donc en train de me faire masser le cuir chevelu pendant que mes deux acolytes passent à la tondeuse. Je ne peux pas vraiment dire que mon masseur était très doué, le massage chinois c’est pas l’top. Toujours est-il que pour deux euros j’ai eu le droit à un shampoing, 20 minutes de massages de crâne et dégourdissement des mains et des bras. Loïc lui a une coupe toute fraîche pour 4 euros (avec un petit trou derrière la tête : le chinois n’est pas doué…).

 



Le lendemain l’ingénieur process est au boulot tandis qu’Apple et moi partons visiter des temples, non sans bien sûr prendre des précautions : « Apple, are you sure you don’t need to go to the toilets ? ». Bref trois quarts d’heure plus tard nous arpentons les rues de Guangzhou. Premier temple à visiter, le Temple des Six Banians. Au milieu de celui-ci se dresse la plus haute pagode de la ville, 17 étages datant de 1097, soit 55m. Elle abrite des dizaines de buddhas, chacun ayant les bras et les mains dans une autre position. Le reste du temple cache des buddhas géants, des peintures, une pièce avec des milliers de photos de personnes décédées. Ce temple est toujours un lieu de culte, les personnes venant prier, l’encens fumant et les offrandes de fruits et de gâteaux en témoignent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Un instant j’entends des chants, des chants comme dans les films sur la Chine de 1900 et des brouettes. J’approche, passe ma tête dans le cadre de la porte, me voilà en face de moines et de femmes tenant un livre. Ils prient en chantant. Une femme a un petit marteau dans la main, d’un rythme lent elle le tape contre ce qui lui sert de cloche. Une autre fait un rythme différent sur un genre de tambour. Une dernière tape des bâtons creux. Je me mets à genoux sur les coussins situés en face du buddha de la pièce et je regarde, j’écoute, je médite. Une sensation de bien être m’envahit, tout est tellement calme, les voix de ses femmes ont quelque chose d’envoûtant.

 

 

Et voilà Apple qui revient des toilettes… Je quitte ainsi mon premier temple chinois visité pour me diriger vers un temple bouddhiste du IVe siècle situé non loin de là. Sur le chemin, une petit glace suivi d’une cigarette. Alors oui j’ai bien repris depuis la Chine , me revoilà à un paquet par jour. Mais bon, juste histoire de trouver une excuse : jusqu’à 35 centimes d’euros le paquet !!!! La cartouche de Marlboro à 10 euros !!! C’est sûr, je ne sais pas ce que je fume… et je ne veux pas le savoir. En Chine comme en France d’ailleurs.

 



Comme le temple précédent celui-ci regorge de fleurs et de personne brûlant de l’encens, les vieux comme les jeunes. Ici aussi les grands buddhas en or sont gardés par quelques moines. Un de ceux-ci n’accepte pas d’être pris en photo avec moi mais me donne une carte avec une inscription et un buddha. Probablement un cadeau pour me porter bonheur. En général je jette ce genre de truc, aujourd’hui je l’ai toujours (mais peut-être que si je le retrouve je le jette, j’aime pas que ça traîne).

 

 

Dernière étape du programme, animals market et medicin market. Ce dernier regorge de plantes médicinales, d’épices, d’étoiles de mer, serpent ou lézards séchés, scorpions vivants, triés par des femmes, probablement pour être mangés, champignons semi toxiques, écorces d’arbres, plantes et pleins d’autres choses non identifiables. Plus loin le marché des animaux montre des chiens en cage, des oiseaux, des tortues. A quoi sont destinés ces animaux ? Je n’imagine pas un instant qu’ils vont sûrement finir dans des estomacs, en tout cas je ne veux pas le savoir. Surtout pas ces petits chiens si mignons, ne demandant que des caresses.

 




Le programme étant bouclé c’est espace détente : shopping ! Apple est contente, on mange et on achète des fringues !  Les prix sont hallucinants. Un pull à 4 euros, un pantalon à 8, des chaussures contrefaites à perte de vue dans un magasin, 10 euros après âpre négociation. Je suis relooké pour 22 euros. Loïc lui a le droit a des cadeaux, un pantalon et deux belles chemises. Apple est tellement attentionnée, même si c’est l’argent de Loïc…

 

 

De retour à l’appart j’enfile un t-shirt de l’équipe de France traînant dans l’armoire de Loïc, ce soir c’est match de badminton, un Thaïlande – France. La femme contre l’homme. Petit passage d’abord chez les poissons nageant au bas de l’immeuble, nous avons du pain de mie à leur lancer. Ils sont énormes, rouges, blancs ou jaunes mais n’ont pas l’air violent. C’est une fois les petits morceaux de pains jetés à l’eau qu’ils se jettent tous les uns sur les autres, des dizaines à se disputer pour avaler d’une bouchée ce qui à l’air d’être leur nourriture préférée. Le jeu consiste donc à jeter le pain assez loin pour leur faire faire la course. Mais malheur à celui qui arrive en premier, il est tout de suite poussé au fond par les autres pseudos piranhas.

 

Plus de pain, le match peut commencer. Au début je suis soft, Apple fait beaucoup caca mais c’est tout de même une fille. Mais alors elle, aucune retenue, le volant percutant mon entrejambe… ok cocotte, tu vas prendre ta raclée ! Nous voilà donc transpirant, courant dans tous les sens pour ne pas perdre le match, allumant l’autre, tentant des feintes qui n’aboutissent pas toujours, sautant pour smasher au dessus du filet imaginaire. Et c’est en sueur que je suis pris en photo avec un vrai moine tibétain passant par là.

 





Par contre il est maintenant trop tard pour goûter à un repas thaïlandais préparé par la miss, Loïc arrive déjà et propose donc un resto thaï sur l’île de Shamian, ancien quartier franco-anglais avec jardins et villas. Encore une fois un très bon repas, et toujours cette incroyable salade de papaye. En sortant ma vision de pervers dépravé repère trois jeunes filles marchant quelques dizaines de mètres devant nous. Petit apprentissage du chinois avec Loïc en prof et me voilà lancé à leur poursuite. Je déboîte sans clignotant et balance d’une belle voix grave un magnifique Nihao Leng noï sans accent, soit un bonjour jolies filles qui fait son effet. On discute, une des filles a anniversaire, elles pensaient rentrer, je dis que c’est nul de rentrer à 10h quand on a anniversaire, elles sont d’accord pour danser, la futur catherinette adore ça d’ailleurs et nous nous retrouvons dans un bar. Nos commandons à boire, bien sûr on nous rapporte quelque chose qui ne correspond pas à notre commande (ils ne comprennent décidemment rien), je me retourne et regarde nos nouvelles copines danser. Et là gros fou rire, la musique est douce mais elles dansent comme des pieds, remuant popotin à double contre rythme. Ca ne ressemblait à rien. La chinoise n’a vraiment aucune classe. Certains vont me dire que je fais des généralités et je leur répondrai que… oui ! Mais c’était trop hilarant, vous pouvez d’ailleurs demander la vidéo au nain. En tout quand elles ont voulu rentrer peu après nous ne les avons pas retenu. Et puis de toue façon il était l’heure de rentrer.

 

 

 

 

 

 

Le lendemain, visite d’un immense et magnifique parc, à l’extérieur de la ville. J’ai oublié le nom de cet endroit mais sa beauté reste gravé dans ma mémoire. J’ai l’impression d’être à des milliers de kilomètres de Canton tellement tout ici est propre, sans bruits. Bien sût on y retrouve des gens, des gens partout, marchant, flânant, lisant, jouant, dansant, riant, assis, à genoux, méditant, sabre à la main en effectuant quelques pas ressemblant à une danse. Je tente d’ailleurs de m’incruster dans un groupe de personnes âgées, imitant les mouvements lents de leurs bras et de leurs jambes, synchronisant le tout sur une musique typique du pays. Ils ne font pas attention à moi, et tant mieux, je ne suis pas là pour me moquer, loin de moi cette idée, je veux simplement vivre et faire ce que les chinois font.

 

Nous continuons ensuite notre route, marchant à travers les arbres et les fleurs rouges, blanche, roses, nous montons en haut de la colline. Canton est au loin dans la brume ou la pollution, nous sommes en haut, au milieu de cet immense espace vert, quelques temples en contrebas, leurs toits  dépassant les cimes des arbres. En redescendant Apple s’arrête aux toilettes (!) et je m’assois sur un rocher. Un vieil à côté de moi m’observe. Nihao. Vo che Fago gen. Quelques mots simple – bonjour. Je suis français – et le voilà qui me parle, pendant une ou deux minutes, sans s’arrêter. Je ne comprends rien, essaie de lui montrer en souriant, il s’en fiche, un blond aux yeux bleus à parlé sa langue. Sa femme arrive, ils me saluent, je l’entends dire le mot Fago, ils rient. Bref le français fait marrer les chinois. Apple revient, n’ayant rien vu de ce moment et nous repartons vers la ville.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Annie nous rejoint dans la rue où nous avons fait du shopping la veille. Alors Annie elle a une assurance et des airs de princesse (et probablement un sale caractère) qui m’a bien plu. Putain de ricain… Donc re shopping pour les filles, mangeage de glace et ensuite direction la salle de billard. Entre temps les demoiselles ont faim et veulent des fruits. On passe dans un petit marché. Des petits marchés y’en a un peu partout en fait. J’ai l’impression qu’il y en a toutes les 3 rues. On y trouve des fruits, des légumes, des ceintures et autres accessoires, les hommes en vélo passent avec des caisses sur le porte bagages arrière, des bidons d’eau ou des cageots et on y trouve aussi des grenouilles, vivantes, dans des filets oranges, entassées les unes sur les autres. C’est d’ailleurs là que j’ai vu un truc horrible ; une femme prenait les grenouilles une par une dans sa main, les pressait entre ses doigts faisant gonfler leurs joues comme quand on souffle dans des bubble-gums à la pomme, et de l’autre main prenait des ciseaux. Le suite est affreuse, âmes sensibles s’abstenir… d’un geste sûr elle enfonçait la lame supérieure dans la gueule de la pauvre grenouille puis la découpait sans pitié. Chaque batracien était ainsi éventré de l’intérieur, la femme enchaînant les prises à une vitesse folle avec une dextérité de découpeuse de grenouille professionnelle. Beurk… Mais je ne suis pas une tapette, j’ai quand même réussi à manger le fruit que les filles me proposaient. Un fruit bizarre d’ailleurs. Jaune avec des pics. On le découpe et on découvre dedans quatre parties comestibles. Le goût est pas mal mais l’odeur ressemble à une odeur de poubelle. En fait le fruit doit bien faire 12cm de diamètre mais ce qui se mange est assez petit. L’arnaque.

 

J’enchaîne ensuite par quelques bières en jouant au billard. Comme lors de mon premier jour à Guangzhou les filles sont bien meilleurs que moi mais je suis bien plus chanceux, quatre fois je gagne grâce à leur maladresse. Il doit bien me rester 3 ou 4 boules à rentrer alors qu’elles sont à chaque fois déjà sur la noire et quatre fois de suite elles font rentrer la blanche avec, résultat c’est bibi qui l’emporte. Rien ne sert de courir il faut rentrer les boules à point. Ma devise.

 

Retour à l’appart, douche, préparation du sac et meeting chez le Laoban pour voir une dernière fois la bande des Sales Cons. Ce soir je prends le bus pour Yangshuo, dans la campagne chinoise. Bien sûr j’ai le droit à du baïjo gambeï, mais ce soir pas de cuite, ce sont 8 heures de route qui m’attendent. On mange, on rit, on trinque puis viennent les adieux, immortalisés par une photo de groupe.

 

Je tiens d’ailleurs à les remercier pour leur accueille, pour ma cuite mémorable, pour la pression qu’ils m’ont mis pendant 3 jours et qui m’a fait vivre un autre moment malheureusement fixé dans ma mémoire à tout jamais. Merci les sales cons, merci les gars, merci les potes. Merci à Oliv’ et Greg même s’ils ont été softs malgré leurs propositions d’avant vacances et merci à Annie pour son pti cul. Oliv’ et Greg, je vous attends à Stras.

 

 

 

Affaire a suivre...Bordel c'est long

Ga & Chuday

Publié dans Cultural Life in China

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G
Merci Oliv'les encouragements me donnent encore plus envie de tout raconterce voyage est très présent dans ma mémoire et je prends bcp de plaisir à essayer tant bien que mal à transmettre mes émotions et tout ce que j'ai vu.je vous envie bande de sales cons!
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O
Encore un très bon article Ga, Bravo. Merci pour le cadeau, ça m'a touché. D'ailleur Yanou doit faire de me^me pour prouver ce qu'il avance par mail...<br /> T'inquiete si je passe a Stras tu le sauras... mais c'est pas de si tôt... Bis l'ami!
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M
au fait, merci beaucoup  pour ton commentaire Msieur Loic, j'ai répondu chez moi!
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M
"rien ne sert de courir, il faut rentrer les boules à point..." mouarf!.. dans le calvin-klein-moule-bite?? <br /> bon vivement la suite, on aura droit à de l'émotion et du croustillant!.. encore mieux que Paris Match, Ici Paris et Closer réunis!
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